🇫🇷 | Face à la crise migratoire que la région des Balkans a connue ces dernières années, plusieurs initiatives d’aides aux réfugiés se sont mises en place. Parmi elles, l’Association des Jeunes Avocats Macédoniens apporte aux réfugiés une aide juridique très importante. Nazif Avdi, coordinateur du projet, nous présente la situation.

🇬🇧 | Facing the important refugee crisis that shook the Balkan region in the last years, local initiatives were taken to come to the help of asylum seekers. One of them, the Macedonian Young Lawyers Association, is bringing to refugees an important legal support. Nazif Avdi, the project coordinator, testifies about the actual situation. 

🎥 © Interview EM. Debas / Production M. Bolovinou / Post-prod. P. Fontalirant

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Prouver ses peurs pour être reconnu réfugié

L’Association des Jeunes Avocats Macédoniens est présente dans les camps de réfugiés. Lorsque ces derniers y arrivent, ils doivent demander aux autorités locales le droit à l’asile, en justifiant d’un certain nombre de critères. L’association leur apporte alors une aide juridique durant toutes ces étapes : “On parle avec eux, on leur demande des informations comme la manière dont ils ont voyagé, par quel pays ils sont arrivés et on leur donne des informations sur les possibilités légales d’être protégés dans le pays”. nous explique Nazif Avdi. “On assure la représentation et la procédure devant les corps administratifs : le Ministère de l’Intérieur (section pour les demandes d’asile) et devant les tribunaux.” L’aide et la représentation assurée par les avocats permettent à beaucoup de réfugiés d’accéder à l’asile : “S’ils peuvent prouver le fondement de leurs peurs, qu’ils ont été sujets à des persécutions, ils pourront probablement avoir une protection dans le pays. S’ils ne peuvent pas le prouver, c’est aux institutions de décider s’ils sont qualifiés ou non” ajoute le coordinateur de l’association, nous rappelant que l’état reste en charge de la décision finale.

Un nouvel obstacle, la fermeture des frontières

En 2015, près de 800 000 réfugiés ont traversé la frontière macédonienne pour emprunter la « Route des Balkans ». Face à cette importante crise migratoire, cette voie de transit a progressivement été fermée. La plupart des pays des Balkans ont fermé tour à tour leur frontière, chaque fermeture entraînant le blocage de celle au sud de celle-ci, afin d’éviter que tous les réfugiés ne se retrouvent coincés dans le pays. “C’est comme un boomerang, explique Nazif Avdi. La Slovénie ferme ses frontières vers la Crète, la Crète ferme sa frontière avec la Serbie, la Serbie ferme ses frontières avec la Macédoine et la Macédoine avec la Grèce”. Le gouvernement macédonien a alors fermé les frontières avec la Grèce, repoussant de nombreux migrants dans la péninsule hellénique.

Suite à ces décisions successives, le nombre de réfugiés présents en Macédoine a considérablement baissé : “Après la fermeture des frontières, nous avions plus de 150 personnes bloquées dans chacun des camps. […] Maintenant, nous n’avons pas plus de 50 personnes qui vivent dans nos camps.” Car les Balkans sont d’abord perçus que comme des « pays de transit ». Après s’être restaurés dans les camps, les réfugiés ont pour la plupart continué leur chemin vers les régions les plus riches de l’Union Européenne, où ils espèrent trouver un accueil.

En revanche, le verrouillage de la frontière s’est accompagnée d’une recrudescence des clandestins, que la police macédonienne arrête régulièrement : “Tous ceux qui sont interceptés par la police, avant d’être repoussés dans un des pays, ont l’opportunité de rester dans les camps” explique Nazif. Certains acceptent, d’autres refusent. Ils sont alors contraints de quitter la Macédoine, et sont souvent renvoyés dans les pays voisins, généralement en Grèce ou en Serbie.

📝 © Primaël Fontalirant

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